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3 juillet 2016

« Demain » C'est tout de suite !

Mélanie Laurent et son dernier film “Demain” apporte du sens au cinéma !

L’un est co-fondateur du mouvement des Colibris et rédacteur en chef du magazine Kaizen, l’autre est actrice dans de nombreux films hollywoodiens et militante pour Greenpeace. Ensemble, Cyril Dion et Mélanie Laurent ont décidé de chercher des solutions de vie durable pour préparer l’avenir de nos enfants en proposant un film.

Le modèle durable sera ouvert, local, participatif et attaché par-dessus tout à préserver la ressource naturelle et à faire par soi-même ce que le modèle industriel ne sait plus garantir.

La salle de cinéma était pleine, ce soir ; on y passait Mélanie Laurent et son dernier film Demain. Si vous ne l’avez pas vu encore, ou vous êtes perdus pour le développement durable, ou vous courrez le voir sans tarder et je ne doute pas que vous rejoindrez la cohorte de ces milliers d’innovateurs qui changent le monde, modestement, à leur niveau, à Bristol, San Francisco, Chennai et Helsinki ou Bâle que nous présentent Cyril Dion et Mélanie Laurent, dans une sorte d’histoire du nouveau monde en marche. Le parti pris de ce film est la modestie ; il nous fait voyager au cœur de communautés qui n’ont pas peur d’ouvrir des voies à 180° des schémas productifs du monde actuel et qui les testent, libres à nous de les croire, sans évangélisation excessive. On est loin des œuvres magistrales de Nicolas Hulot, Arthus-Bertrand ou Al Gore qui ont préparé les esprits au réchauffement climatique avec des images dramatiques, la douleur grandiose, d’une nature meurtrie et pleurante, nous culpabilisant définitivement avec une esthétique de la planète agonisante. Rien de cela dans ce documentaire joyeux. Nous en retenons trois messages.
D’abord, la remise en cause du modèle actuel est profonde ; elle n’est plus marginale et anime des esprits forts dans le monde entier ; et le discours élogieux sur les multinationales qui sauvent le monde est bien derrière nous ;  il faut que leurs dirigeants l’entendent car les cadres qui s’investissaient jadis chez IBM vont aujourd’hui chez Pocheco qui nous fait une démonstration d’économie circulaire exceptionnelle.
Deuxième leçon ; il ne faut mépriser ou rejeter aucune idée ; qu’il s’agisse faire décider les communautés sur leurs propres affaires, de réinventer la pédagogie, de parier sur la “perma-culture” ou le maraîchage urbain, de transformer nos poubelles en compost et d’utiliser la monnaie locale, le monde de demain est à l’œuvre, entre les mains de pionniers qui ne donnent pas de leçons mais qui témoignent qu’on peut faire autrement et mieux.
Troisième leçon : les institutions en place ont du mal à porter le changement et à organiser les transitions, quand elles ne les étouffent pas. C’est la société qui invente le futur, d’en bas, toute seule et de façon authentique, pour résoudre des enjeux qui nous défient inexorablement, comme l’alimentation pour tous, la fin nécessaire des fossiles, la maîtrise de ces déchets envahissants ou la création d’emplois locaux, par les gens, pour les gens. On n’est pas dans l’utopie mais l’expérience.
Le modèle durable sera ouvert, local, participatif et attaché par-dessus tout à préserver la ressource naturelle et à faire par soi-même ce que le modèle industriel ne sait plus garantir. Emmenez vos cadres supérieurs voir ce film ; dites aux COMEX et aux conseils d’administration qu’ils ne doivent pas se priver de cette étude stratégique. C’est beaucoup plus complet et mieux fait que les études du BCG, pour 13€ seulement !

Patrick d’Humières